La première fois que l'on vous a dit « arrête de pleurer » quand vous étiez triste. Ou encore que l'on vous a inculqué que quand on est grand, on ne pleure pas. Cela peut être aussi qu'on vous a signalé que vous dérangiez quand vous exprimiez votre colère. C'est après ce genre d'événements qu’a débuté la rupture avec vos propres émotions, mais aussi de ne plus savoir les reconnaître. Vous avez petit à petit intellectualisé et commencé à analyser vos émotions. Puis vous les avez réprimées et niées. C'est à partir de ce moment-là que la rupture s'est faite avec votre authenticité émotionnelle et vous-même.
Vous pouvez faire comme si vos émotions n'existaient pas, pourtant elles sont bien présentes en vous. Et vous devez vivre avec, voici ce que j'ai constaté des émotions et de ce qu'elles représentent.
Quand nous refoulons, nions ou bien minimisons nos émotions, les conséquences sont fulgurantes sur le plan physique. Une tension émotionnelle chronique peut aggraver ou faire naître des symptômes comme :
Et plus nous avançons dans le temps et donc vieillissons, plus la retenue des émotions peut se traduire par : des raideurs physiques, un manque de flexibilité ou encore des douleurs musculaires. Les mouvements que nous faisons deviennent donc plus douloureux, ce qui fait que les personnes bougent moins. Ce qui va donc réduire par la suite l'amplitude de mouvements que nous pouvons avoir sur le moment et dans la vie. Si vous observez la génération de vos grands-parents, vous pourrez constater que chez certains d'entre eux, on constate un effet puissant des émotions refoulées en eux.
En médecine chinoise, l'apparition de boutons d'acné est liée à des émotions refoulées qui émergent à travers notre peau. Cet exemple est très parlant pour moi. Puisque comme je vous l'avais dit, plus jeune, j'étais champion du monde pour refouler mes émotions. Autant vous dire qu'en terme d'acné, c'était le festival… Il y a aussi le psychologue Wilhelm Reich qui disait que les émotions non exprimées vont s'inscrire dans les muscles fléchisseurs du corps. Et nos organes pleurent les larmes que nous ne voulons pas verser.
Moins vous êtes en contact avec vos émotions, moins vous êtes en contact avec votre corps. Un rugbyman qui ignore une douleur physique, cela peut peut-être aider à gagner un match, mais les problèmes arriveront sur le moyen et long terme. C'est la même chose avec nos émotions. Lorsque vous perdez votre sensibilité émotionnelle, vous perdez le contact avec votre corps et sa sagesse. Vous gardez aussi contact avec votre intuition dont nous avions parlé dans des articles précédents. (le premier est ici.). Arrivé à un stade, cela peut devenir très problématique. En effet, nous nous sentons complètement détachés de la vie et très souvent engourdis.
Si vous ne savez plus exactement ce que vous ressentez, cet exercice est fait pour vous. Il va vous aider à vous reconnecter à votre capacité de percevoir vos émotions. Vous allez donc à travers celui-ci améliorer aussi votre compassion et votre intuition. Que ce soit pour vous et vos relations sociales.
Comme je l'ai dit tout à l'heure, avant d'accepter ses émotions, vous devez d'abord les reconnaître. Dans l'authenticité émotionnelle, il y a 2 aspects, exprimer et connaître ses émotions. Le plus important des 2 est selon moi, connaître ses émotions. Oui, il est important de savoir ce que l'on ressent, mais il n'est pas forcément nécessaire de l'exprimer. Il arrivera que vous vous sentiez mieux après avoir exprimé une émotion, et d'autres fois non. Il n'y a aucune règle universelle sur l'expression des émotions.
Exprimer ses émotions peut être un acte d'honnêteté et de courage. Puisqu'elle va signaler à autrui qui ne se rend pas forcément compte de l'effet de leurs actes ou paroles. Ne rien dire par politesse ou par gêne ne rend service à personne. Ni à vous, ni aux autres. Tout comme c'est un mauvais service de s'exprimer sur le ton de la critique et du reproche. Puisque cela va amener encore plus de confusion.
En vous exprimant d'une façon plus respectueuse, vous aurez bien plus de chances d'être écouté de façon saine.
Cela veut donc dire que l'on va s'exprimer pour soi et non pas pour l'autre. Vous allez utiliser le « je » puisque vous parlez en votre nom. Exemple : « Quand tu agis comme ça, JE me sens …….. » Ou encore « j'aimerais beaucoup que tu fasses (ou non) ça, car je me sens ….. ». De cette manière, vous mettez en avant vos limites et vous vous exprimez sur ce que vous ressentez. Ce genre d'approche est bien plus intéressant qu'un simple : « Tu fais n'importe quoi ! Tu es un idiot, tu m'énerves ! ». Il n'y a absolument aucun besoin d'être critique, ou de dévaloriser l'autre.
Il est important de trouver un juste équilibre. Certes, exprimer ses émotions est quelque chose d'important à faire. Cependant, passer son temps à exprimer des émotions de souffrance risque d'activer en permanence ce type d’émotion. Ce serait embêtant de rentrer dans un cercle vicieux. Oui, il faut définir ses limites et ne pas refouler une émotion. Mais inutile de devenir un fou de l'émotion, à vouloir absolument vérifier que vous n'avez pas été offensé. Les autres n'ont pas besoin de connaître chacune des émotions que vous ressentez. Encore une fois, le plus important, c'est de connaître ses émotions, et parfois de les exprimer. Reconnaître l'émotion que vous vivez, vous permet de l'évacuer facilement et de ne pas la refouler. Et vous pouvez le faire sans forcément le dire à autrui.
Quand nous sommes en souffrance physique, nous allons voir le médecin, l'ostéopathe ou tout autre spécialiste. Lorsqu'on souffre émotionnellement, on se dirige soit sur des médicaments (bof), soit nous allons voir un psychothérapeute, psychologue ou un praticien en médecine naturelle. Quand nous allons voir un de ces derniers, l'objectif est simple : se sentir mieux dans son corps. De façon générale, cela va se faire en travaillant sur les émotions. On entre en contact avec elles, on les exprime. On change l'état d'esprit de la personne, on change son état émotionnel en corrigeant les causes qui amènent la conséquence sur la personne. Les libérations émotionnelles qui peuvent être faites amènent souvent la personne à avoir plus confiance en elle, à avoir une plus grande estime d'elle-même, à être plus authentique et plus honnête sur le plan des émotions.
Certes, il y a quelque chose de positif à cela, puisque ça évite que vous soyez seul à vous morfondre chez vous. Quelqu'un est là pour vous écouter exprimer vos problèmes. Mais là encore nous pouvons tomber dans un cercle vicieux. C'est-à-dire que nous pourrions passer notre temps à une auto-analyse sans fin qui pourrait durer toute la journée. (un peu long non ?)
Dites-vous bien que nous sommes un peu comme un labyrinthe infini. Notre vie quotidienne, nos relations ou encore nos rêves nous apportent suffisamment de choses à analyser. À force, nous devenons des spécialistes de notre propre thérapie. Mais dès que tout a été dit, il ne reste que 3 façons de réagir à nos émotions perturbantes ou souffrantes.
À vouloir réguler vos émotions de souffrance, vous allez perdre un temps ahurissant, de l'énergie et de l'attention. Utilisez plutôt votre temps et énergie pour des activités constructives. Quand vous reprenez le dessus, que vous avez conscience et que vous savez que vos émotions sont naturelles, vous les observez avec bienveillance, comme on observe un papillon qui se déplace de fleur en fleur. L'observation est le point central.
Quand vous focalisez trop sur vos émotions et vous-même, vous êtes figé dans un regard qui n'est basé que sur vous. À l'inverse, quand nous sommes dans une activité constructive, il est rare que nous soyons anxieux. Mais au moment où vous tentez d'analyser, de comprendre, de réguler ou de solutionner vos émotions, votre regard sur vous augmente.
Un patient vient voir son médecin et lui pose cette question : « Docteur, quand je lève mes 2 bras en même temps et que je mâchonne mon cure-dent, je ressens des picotements au niveau de mes côtes droites. Qu'est-ce que j'ai ? »
Le docteur lui répond : « Probablement trop de temps libre. »
Si vous accordez de l'attention à des symptômes émotionnels comme l'anxiété par exemple. Plus vous allez finir par concentrer votre énergie et votre attention sur les symptômes. Au lieu de centrer votre attention et énergie sur ce que vous souhaitez accomplir malgré la présence des émotions désagréables.
Comprenez bien qu'accepter ses émotions ne veut absolument pas dire les ignorer. Encore moins de les nier ou de les dévaloriser. Accepter, signifie que vous en prenez parfaitement connaissance, que vous les laissez comme elles sont et que vous continuez d'agir dans votre vie en direction de vos objectifs.
Ce recul que vous prenez par rapport aux émotions ne vient pas du fait que vous allégez votre malaise ou que vous basculez dans un état total de sensation agréable (c’est un état impossible.). Il provient du fait que vous passez à l'action de manière efficace. Cela vous permet de vivre de façon libre, sans être dominé par vos émotions.
Dès le moment où vous comprenez que les émotions sont naturelles (peu importe que vous les appréciez ou non.). Il est bien plus simple de les accepter, tout comme vous pouvez accepter même si ça vous déplaît, de la grêle ou de la neige. Si par exemple, vous apprenez que vous avez été sélectionné là où vous avez postulé, vous serez content et excité à l'idée de commencer. En revanche, si vous apprenez que votre chien est décédé, vous allez avoir du chagrin. Et c'est parfaitement normal de réagir avec ce genre d'émotion, dans ce genre de circonstances. Il n'y a aucun besoin, de vouloir réguler ou encore de modifier ses émotions. Retenez bien que les émotions en elles-mêmes vous fatigueront moins que le conflit que vous pouvez mettre en œuvre pour tenter de les réguler.
Il est très facile d'accepter une émotion lorsqu'elle est agréable. Et d’un autre côté, personne ne souhaite accepter une souffrance émotionnelle. Par contre, cela me semble plus réaliste d'accepter une émotion que l'on ne peut pas contrôler au lieu d'essayer de s'en débarrasser. Puisque vous avez autant de contrôle sur vos émotions que sur le temps qu'il peut faire dehors. Vous pouvez tout simplement agir de façon la plus constructive possible en dépit de ces dernières. À un moment ou à un autre, elles feront comme le temps, elles évolueront. Mais en ayant agi en attendant l’évolution, vous aurez avancé dans vos objectifs.
Nous allons nous arrêter ici. C'est la fin de ce deuxième article sur : accepter ses émotions. Je pense que comme pour les articles sur l'intuition, il y en aura 4. J'espère que cela vous a plu. Que cela vous éclaire un peu plus sur le chemin et la compréhension des émotions.
Prenez soin de vous.
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